Lors de ma première visite à Paris, je fis une découverte extraordinaire: Lors de mon arrivée le ciel était gris et entendant un grondement, je crus un tonnerre s’annoncer. Cependant, le sol sous mes pieds vibra, lui aussi, et on m’expliqua que c’était le grognement de la bête qui logeait sous les pavés de Paris. Pas un, mais une centaine, un milliers de serpents, d’anacondas, de vipères s’enfonçaient chaque seconde à travers cette fourmilière gigantesque et obscure. Les hommes savaient quel monstre les attendait quand ils entrèrent son territoire odieux. La manque d’air anesthésiait la proie, la bête s’annonçait d’un cri aigu et bientôt ses yeux perçants marquaient l’approche de son corps oblongue. La peau argentée et verte étincelait dans la lueur. Elle ouvrait lentement ses bouches multiples, la piège qui invitait les hommes: „Gagnez du temps, payez avec votre raison de laquelle je me nourris.“
En quelques secondes, elle avalait les hommes sans gagner en grosseur et commençait à les digérer. En les entassant les uns sur les autres, elle les comprimait, les privait des chaque goutte d’énergie de leur corps, avant de les rejeter, les hommes devenus des corps affaiblis, des coques vides.
Et la bête se préparait à en avaler d’autres, tout en s’avançant, en digérant, en faisant vibrer la ville qu’elle dominait depuis son nid souterrain.