Quand la caissière m’eut rendu la monnaie de pièce de cinquante centimes, je fermai mon sac et lui dis au revoir.
Je sortis du magasin et comme les escaliers mécaniques étaient bondés, car c’était un samedi soir en novembre, je pris l’escalier. Je glissai de l’escalier, je n’avais pas pu attraper la rambarde, j’entendis un craquement et puis, je me retrouvai aplatie au sol. Ça ne faisait même pas mal. Une chaleur se répandait au niveau de ma tête, puis ce dernier sentiment s’affaiblit. Je sentais des mains diverses me toucher, me fouiller peut-être. Des cris, des appels. La fouille. Quelqu’un m’ôta de mon écharpe, quelqu’un mit de la pression sur ma tête. Quelqu’un avait appelé les urgences. Ils arrivèrent, ils emportèrent ma tête. Les cris diminuaient, la foule avait disparu. Ce qui m’entouraient étaient les urgences, les forces de sécurité. Quelqu’un avait appelé le concierge. Quand il arriva, il ne restait plus rien de moi, qu’une tâche rouge au pied de l’escalier et mon écharpe taché de sang. Le monde ranimait de nouveau cette partie des halles, avec leurs divers sacs plastiques à la main. Ils descendaient les escaliers mécaniques, ils regardaient mes traces, ils s’inventent des histoires. L’homme demeurait confus devant l’écharpe et la tache, derrière sa grosse machine nettoyante. Que faire ? Il prit l’écharpe, la jeta dans sa poubelle, alluma sa machine et la passait sur l’endroit où ma tête posait encore 30 minutes auparavant.
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