Sur la route du retour, sa voix grave résonnait encore dans ma tête, un tonnerre. Ses yeux perçants perturbaient mon esprit, l’éclair fatal. Notre coup de foudre était devenu une menace, qui risqua tout dévaster. Je tournai le volant d’un mouvement brusque, j’eus failli rouler contre un arbre. Ça aurait pu être l’éclat final. Je voyais à peine la route goudronnée sur laquelle je roulais, car la pluie l’avait transformée en glace, et le reflet de mes propres phares m’éblouissait. Mes mains tremblaient, puis ma respiration s’accéléra elle aussi, mes yeux se remplirent de larmes et le souvenir de notre dispute finale me creusa la tête. Il fallait que je m’arrête. Je le fis, au bord de la route, à la lisière du bois communal dans lequel nous nous étions si souvent baladés. Je jetai un coup d’œil sur le siège passager, contemplai mes affaires personnelles, mémoires d’une autre vie qui avait cessé d’exister. J’éprouvai un soudain désir de quitter la voiture, j’étouffai et ne pus plus respirer. L’air frais me fit tressaillir, mais je me sentis vivante. Je fermai la voiture, sans la fermer à clé, et je m’en éloignai.
Je m’avançai pas à pas, m’effaçant lentement à travers la brume, avec un milliard de questions en tête, en me demandant si j’avais pris la bonne décision.
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