Une photo comme on en trouve quelque part dans tous les albums photos des Allemands. Une petite gamine montrant sa grande cône rose au photographe caché derrière la caméra digitale. Un sourire modeste, peut-être mal à l’aise, sur ses lèvres, les yeux d’un bleu foncé, la chevelure d’un blond clair. La première journée à l’école ne s’est peut-être pas bien passée. Ses camarades se sont peut-être moqués de sa courte chevelure de garçon, ou peut-être que c’est autre chose qui la trouble. La couleur est fanée, le nom devenu illisible, comme si on l’avait touché trop, seulement la date et le lieu se laissent déchiffrer. H***, 2007. La chanson à la mode parmi nous enfants était une du groupe Banaroo, que j’ai écoutée mille fois sur le lecteur CD en dansant dans le salon, une musique d’un groupe qui s’habillait parfaitement à la mode de l’époque : Des écharpes fines autour du cou en noir et blanc, des gilets en dessus des chemises à carreaux, des franges qui passent d’un côté jusqu’au bout de l’autre. Ils ressemblaient aux gens qui prenaient des photos d’eux devant la glace avec leur caméra digitale à la main, quand les téléphones se sont déjà mobilisés, quand ils ont perdu leur fil. J’étais fière d’en avoir un, un tout petit Simens avec des jeux comme ‘snake’ que j’ai joué sans arrêt. Mais jamais, jamais, il fallait cliquer sur le bouton ‘Internet’. La voix de mon père resonne encore dans ma mémoire : « Ça va coûter cher ! ». Merkel était déjà chancelière, mais personne ne se doutait qu’elle le resterait pendant seize ans. La musique Pop sortait de chaque radio, jouait sur chaque lecteur MP3, ma mère regardait le cinquième Film d’Harry Potter au cinéma. C’était à peu près dans cette époque-là que je recevais ma première télé, une petite boîte noire, qui, malgré sa petite taille, pesait très lourd. A la télé passaient toujours des pubs pour des arrières-écrans, des horoscopes, des gadgets pour le téléphone, la plus grande arnaque que j’ai connue. Nous, on s’achetait plutôt des bonbons de cinq centimes au kiosque, de la barbe à papa en petits sachets, qui produisaient des petites explosions sur la langue, tout en se transformant en gomme. Les autocollants et les fausses cigarettes en gomme, qui produisaient même un petit nuage de fumée circulaient parmi les écoliers. Tout cela était avant que les supermarchés aient proposé des alternatives végétariennes, quand moi, j’ai refusé de manger de la viande, quand j’ai découvert que les animaux qu’on apprend à aimer dans le Kindergarten, sont tués, abattus exprès pour finir comme notre repas sur l’assiette, au lieu de s’endormir paisiblement, après avoir vécu une vie enrichissante, pleine d’expériences et de chaleur.
Teil des atelier d’écritures zum Thema Fotografie.
Schreibe einen Kommentar